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Article - Savoir dire non pour mieux dire oui.

Article - Savoir dire non pour mieux dire oui.

07/12/2023

Article par Aude Durand,

Psychologue clinicienne, formatrice, conférencière, superviseuse en entreprise.

Le consentement…

Savoir dire « Oui » pour mieux dire « Non »

Savoir dire « Non » pour mieux dire « Oui »

Ce mot relève autant de la sphère intime que du champ social, politique, médical.

Sur le plan éthique, philosophique et psychologique, le consentement est un acte libre de la pensée, exprimant la volonté et la capacité d’une personne ou d’un groupe.

Du point de vue terminologique, la notion oscille entre un sens « négatif », « ne pas empêcher de », et un sens « positif », « approuver ». Nous comprenons d’emblée la complexité en jeu.

Consentir est toujours un moyen, pour l’individu, de manifester son opinion, son point de vue et ses préférences. En cela, ne pas prendre en compte le consentement de quelqu’un, ou ne pas le respecter, signifierait exercer sur cet individu une forme de violence, physique ou symbolique.

La question du consentement s’articule étroitement avec la notion de contrainte. Celle-ci peut-être liée à différents types de pression (vécue ou réelle, interne ou externe) et est comme une condition à satisfaire qui réduit la liberté d’action. La contrainte peut être répressive ou permissive, explicite ou implicite, physique ou symbolique. Elle peut également être affective à travers nos croyances limitantes, nos valeurs et principes.

C’est ainsi que nous comprenons en quoi le consentement est l’expression d’un dilemme, d’une « crise », au sens étymologique du terme latin « crisis » et grec « Krisis », qui désigne la faculté à choisir. Le consentement nous « travaille » dans une tension entre la volonté de … et le devoir de…. Il est la manifestation de nos paradoxes, ambivalences et polarités (singularité/conformisme, solitude/appartenance…). Cela appelle la question des hiérarchies de valeurs individuelles et collectives.

Nous percevons ici à quel point le consentement est lié à la subjectivité et à l’altérité. Il s’inscrit toujours dans la réalité d’un vécu.

Aussi, voici quelques étapes importantes à avoir en conscience pour « poser » un consentement :

Prendre conscience de la tension qui s’exprime entre deux pôles

-Prendre un temps d’arrêt pour observer ce qui est en jeu  : habitudes, principes, enjeux, mécanismes de défenses, biais cognitifs…

Se poser les questions suivantes  :

« si je dis non à …, alors je dis oui à quoi  ? »

« si je dis oui à …, alors je dis non à quoi  ?

« Quelle part de moi dit oui à… (enfant intérieur, celui qui a peur, celui qui sait s’affirmer, celui qui est combatif ?…) »

S’obliger à imaginer d’autres possibles que ce que l’on a l’habitude de faire ou de dire

Décider en conscience et aligner ses attitudes et ses paroles.

Pour soutenir la notion de consentement, le concept d’assertivité est essentiel. L’assertivité est une compétence psycho-sociale qui invite à oser s’affirmer tout en gardant des relations positives avec son environnement.

Développer son assertivité permet d’exprimer son point de vue sans attaquer les autres personnes, d’exprimer librement ses sentiments (joie, déception, contrariété, inquiétude…), d’établir des rapports fondés sur la confiance (non sur la domination ou sur la manipulation), d’écouter le point de vue des autres.

Enfin, rappelons ici qu’il est essentiel de se souvenir que la capacité à revenir sur une décision est fondamentale. L’après-coup est une grande force dans la relation à soi et aux autres.

Aude Durand – Psychologue clinicienne, formatrice, conférencière, superviseuse en entreprise.

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