On estime qu’en 20211, 2 millions de travailleurs ont été touchés par un burn-out émotionnel. Un chiffre considérable, qui a explosé pendant la crise sanitaire, notamment chez les cadres et managers.
Un autre chiffre tout aussi alarmant : seulement 1 % de la population va réellement bien, selon les données de l’OMS.
Parce qu’il affecte les 3C (le Corps, le Cerveau et le Cœur), le burn-out émotionnel peut vite devenir ingérable. Pour y faire face, il est nécessaire de l’interpréter, de l’accepter et de se faire aider. Explications avec les experts Begood.
Il n’existe pas de définition universelle du burn-out émotionnel. Il s’agit d’une forme d’épuisement professionnel que l’OMS décrit comme étant “un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès”.
Le burn-out émotionnel est un phénomène aussi bien physique qu’émotionnel ! Il découle d’une période de stress, d’anxiété ou d’un trop-plein qui pousse l’individu à bout : la goutte qui fait déborder le vase.
Selon Fabienne Jaworski, médecin du travail et coordinatrice du groupe Thales, la crise sanitaire a eu un impact considérable sur le bien-être des travailleurs. Cette dernière explique, entre autres, que la mise en place du travail hybride et les désavantages causés par la Covid ont entraîné une augmentation du nombre de consultations.
Plusieurs signaux peuvent vous alerter quant au burn-out émotionnel et ne doivent surtout pas être ignorés. 8 sont dénombrés :
– signaux émotionnels
– signaux physiques
– signaux cognitifs
– signaux comportementaux
– signaux addictifs
– signaux relationnels
– signaux dans le contexte professionnel
– signaux relatifs au mode de vie
Identifier ces signaux est un premier grand pas pour prendre conscience de la situation et pallier un burn-out émotionnel.
Le burn-out a un impact significatif sur les émotions, notamment la façon de les gérer. La perte d’estime de soi, la sensation de ne plus rien contrôler, le sentiment de crouler sous le travail sont autant de symptômes qui peuvent vous alerter.
Chez les personnes souffrant d’épuisement professionnel, il n’est pas rare d’observer de l’agressivité, une soudaine irritabilité ou à l’inverse, de l’apathie.
Le burn-out émotionnel s’applique tout autant sur l’aspect physique de l’individu. Une personne qui y est confrontée peut voir son rythme de sommeil perturbé, ressentir des tensions musculaires, rencontrer des troubles de l’appétit, ou encore une fatigue chronique.
Une situation de burn-out émotionnel peut aussi avoir des conséquences sur les aptitudes intellectuelles et la faculté d’attention. Par exemple, celui qui en souffre peut commettre des erreurs lorsqu’il effectue ses tâches, oublier des rendez-vous, avoir des pertes de mémoire ou même rencontrer des difficultés à prendre des décisions.
Naturellement, le comportement d’une personne qui est en burn-out émotionnel change. Cet état de stress permanent l’amène à s’isoler, se replier sur elle-même et se couper de toute interaction sociale. Il en est de même au travail, où elle préfère rester seule et éviter les événements au sein de l’entreprise (pots de départs, déjeuners conviviaux, etc.).
L’épuisement professionnel suscite un sentiment de dépassement que certaines personnes peuvent tenter de soulager avec des conduites addictives, qu’il s’agisse de tabac, de somnifères, d’alcool ou de toute autre substance.
Si la personne en burn-out s’isole au travail, elle peut aussi rencontrer des difficultés dans ses interactions sociales, qu’elles soient privées ou non. Ayant la sensation d’être à bout de forces, elle est plus sujette à entrer en conflit, à se montrer distante ou hostile. Un comportement dû au surmenage auquel elle fait face.
Il n’est pas rare de remarquer qu’une personne en burn-out soit concernée par des plaintes de ses collègues ou clients, ou encore des remarques de la part de ses supérieurs hiérarchiques sur la qualité de son travail.
Ce sont des comportements de désengagement que le collaborateur ne rencontre pas habituellement.
La qualité de vie est également impactée par le burn-out émotionnel. Pour la personne concernée, le travail passe avant tout le reste, et il empiète même sur les loisirs, le temps consacré à ses proches, ses week-ends et ses vacances.
Reconnaître le burn-out émotionnel constitue déjà un premier pas vers le mieux-être. Ajouté à cela, il y a 3 moyens de le combattre.
La meilleure manière de détecter rapidement le burn-out, mais aussi de le surmonter, est d’être bien informé sur le sujet. Cela permet de réagir rapidement et de limiter le risque de rechute.
En tant que manager ou RH, vous pouvez sensibiliser vos équipes en leur proposant des animations telles que des interventions par des professionnels de santé par exemple.
En cas de burn-out émotionnel, il est important de rencontrer un professionnel de santé qui prescrira un arrêt de travail si nécessaire. Ce dernier peut aussi diriger le travailleur vers un psychologue ou un psychiatre, pour l’aider à identifier les causes de son mal-être et le ramener vers plus de sérénité.
Notez que les thérapeutes spécialisés dans les troubles comportementaux et cognitifs sont les plus à même de traiter cette problématique.
De plus en plus d’organismes spécialisés dans le bien-être au travail proposent des accompagnements personnalisés pour les personnes souffrant de burn-out. Ils ont pour but de prévenir et d’accompagner au mieux chaque collaborateur en fonction de leurs besoins respectifs. Du bilan à l’établissement d’un programme individuel, ces solutions sont complètes et efficaces contre le burn-out émotionnel.
1Sondage OpinionWay réalisé pour le cabinet Empreinte Humaine, 2021.
2. Sondage Begood-BVA, La santé des Français et des chefs d’entreprise, 2021
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