Par définition, l’absentéisme au travail correspond à toutes les absences répétées qui auraient pu être évitées au sein de l’environnement professionnel. Depuis quelques années, ce phénomène est devenu un véritable fléau pour les entreprises. Pour y faire face et réduire le taux d’absentéisme au travail, des solutions peuvent être mises en place.
L’absentéisme au travail a pris des proportions considérables en un temps record, enregistrant une augmentation de 37 % entre 2017 et 20211. Si cette hausse est en grande partie due à la crise sanitaire et au nombre d’arrêts de travail qui se sont logiquement multipliés durant cette période, le taux d’absentéisme au travail reste élevé, plus qu’avant l’épidémie. Ce taux est estimé à 5,6%2 pour fin 2022.
Comment expliquer un tel chiffre ? Pourquoi le taux d’absentéisme est-il en hausse et comment y faire face ?
Les raisons qui expliquent les absences à répétition sont diverses et concernent aussi bien la vie privée du salarié que sa vie professionnelle.
Dans la majorité des cas, l’absence prolongée d’un employé au travail est due à des problèmes personnels. Presque toujours, il s’agit de soucis de santé, qu’ils soient physiques ou mentaux. La situation familiale est aussi une des raisons les plus répandues (un enfant à l’hôpital, le décès d’un proche, un nouveau-né, etc.).
La deuxième explication au taux d’absentéisme croissant concerne les conditions de travail défaillantes ou désorganisées des entreprises. Ces dernières affectent la santé des équipes, tant sur l’aspect physique que mental. Les accidents du travail sont aussi concernés. À ce propos, il a été démontré que le burn-out et les problématiques de santé mentale sont le deuxième facteur d’absentéisme en entreprise3.
La plus grande conséquence de l’absentéisme est liée au fonctionnement de l’entreprise. Le manque d’effectif perturbe la productivité, ce qui engendre une baisse des résultats, du retard sur les tâches à accomplir et une augmentation de la charge de travail pour les autres collaborateurs. In fine, ces mêmes répercussions diminuent la motivation des équipes et leur intérêt pour la vie de l’entreprise, tout en augmentant leur charge mentale.
À l’inverse, un taux d’absentéisme bas est signe d’un environnement professionnel équilibré et favorable au bien-être des salariés. Vincent Blanc, directeur général chez Ismat Consulting CA l’expliquait lors d’une interview accordée au magazine suisse Monde Économique : “Les entreprises ayant un taux d’absentéisme bas ont un climat de travail favorable au développement des relations, une politique de santé efficace et des managers formés en management et aux risques.”.
Alors, quelles mesures mettre en place pour prendre soin des collaborateurs en vue de réduire l’absentéisme au travail ?
Pour agir contre l’absentéisme et ses conséquences, il faut prendre en compte ses différentes explications afin d’établir un plan d’action sur la durée, en se basant sur plusieurs démarches QVT destinées à lutter contre l’absence prolongée des salariés.
Avant toute chose, le meilleur moyen de lutter contre l’absentéisme au travail est de l’anticiper. Il faut pouvoir être en capacité de réagir en cas d’absences prolongées. Cela passe par :
Le compte du nombre de jours d’absences et du type de personne concernée
– L’analyse des résultats de l’entreprise
– L’étude des différents motifs évoqués (absences pour maladie professionnelle, accidents de transports, absences injustifiées…)
– Le constat des services les plus touchés par le manque d’effectif
outes les données internes qui peuvent constituer un bilan des facteurs de l’absentéisme sont à étudier. Elles permettent de mieux comprendre ce phénomène pour pouvoir prendre les choses en main.
Il est aussi utile de sensibiliser le personnel quant aux problèmes de santé mentale, leur proposer des solutions concrètes pour gérer le stress et la charge mentale et pour trouver un bon équilibre. Les collaborateurs seront plus avertis sur le burn-out et toutes les autres problématiques liées au travail.
Des aménagements peuvent être envisagés pour réduire le taux d’absentéisme au travail. Leur but sera d’entretenir l’intérêt que portent les salariés à leurs fonctions, notamment en leur offrant des formations qui les feront réellement évoluer dans leurs fonctions ou la mise en place de primes salariales, par exemple.
Proposer des ateliers qui sortent du cadre professionnel, tels que les animations sportives, est un bon moyen de sortir de la routine et ainsi garder la vie en entreprise attractive.
Parfois, l’absentéisme peut s’expliquer par des failles dans le système déployé au sein de l’établissement. Les collaborateurs peuvent se sentir dépassés, en manque d’écoute ou encore pas suffisamment pris en considération par la direction.
C’est pour cette raison que les dirigeants et managers ont tout intérêt à recueillir le feedback de leurs équipes pour cerner au mieux les problématiques rencontrées et les attentes, et répondre aux différents besoins le plus efficacement possible.
Étant donné que la cause de l’absentéisme n’est pas toujours d’ordre de la vie privée du salarié, les supérieurs et les RH doivent aussi questionner le mode de fonctionnement interne de l’entreprise et du management. Pour ce faire, il est par exemple possible de réaliser une enquête de satisfaction des collaborateurs, et ainsi faire évoluer et améliorer l’organisation de l’entreprise.
(1). Selon le Baromètre Absentéisme : rapport 2022, publié par WTW.
(2). Selon le baromètre absentéisme du courtier en assurances Verlingue, juin 2022
(3). Selon l’étude menée par Malakoff Humanis en septembre 2022.
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